Histoire du château

de l'Antiquité à nos jours

DANS ANTIQUITÉ: UN OPPIDUM ROMAIN

L’origine latine de Larochemillay est « milites rupes » , le rocher militaire.
Larochemillay, dominant la voie romaine reliant Bibracte, capitale des Eduens, à la vallée de la Loire, était occupée par un oppidum utilisé par l’armée romaine.
Sa position stratégique lui permettait de surveiller les alentours et de protéger l’accès à l’oppidum de Bibracte, au sommet du Mont Beuvray.
Le Mont Beuvray (Mons Biffractus) est le siège de l’antique Bibracte. En 52 avant J.C., Vercingétorix y fut proclamé chef des Gaules coalisées, et César, après sa victoire d’Alésia, y passa l’hiver à rédiger les Commentaires sur la Guerre des Gaules.

AU MOYEN AGE : LES BARONS DE LAROCHEMILLAY UNE PUISSANTE BARONNIE ET D’ILLUSTRES FAMILLES

 

Après l’antiquité, le site reste une place stratégique toujours occupée. Un premier château fort avec une enceinte aurait été détruit en 762.

Le château féodal fut une des premières baronnies et le siège du pouvoir féodal le plus important du Nivernais , qui aurait « battu monnaie ». Il s’agissait d’un franc alleu, rival du Comte de Bourgogne et du Duc de Nevers.

La Seigneurie de la Roche est passée entre les mains de très grandes familles, transmis par alliance.

Le bourg s’est développé en situation également perchée, au pied de la forteresse et sous sa protection. Il s’agit de l’image du bourg féodal classique mais unique dans cette partie de la Bourgogne.

Il reste aujourd’hui, de cette première enceinte, deux tours circulaires (dont une en ruine) , et des murs de remparts. Un projet de restauration et de mécénat affecté à ce projet a pour objectif de sauver ce vestige médiéval unique.
Au XIème siècle, la terre de Larochemillay faisait partie de la châtellenie de Glane qui relevait des évêques d’Autun.
Au XIIème siècle, la Baronnie s’étend jusqu’à Chatillon en Bazois et Larochemillay en devient le centre par le mariage d’Alix de Glane avec Jean Ier de Chatillon-en Bazois.
Affranchi en 1288, le bourg de « la Roche Millet » prit de l’importance et ses habitants purent s’honorer du titre de bourgeois.
La Roche resta entre les mains de la famille de Chatillon pendant huit générations.
La Baronnie de Larochemillay parvient au XIVème siècle dans la famille de Bourbon, la branche des Bourbon Clessy (probablement Bourbon Lancy) par le mariage de Jeanne de Châtillon avec Girard de Bourbon.
Par alliance, La Roche passe dans la famille de Montaigu pendant deux générations et notamment à Louis Aycelin de Montagu.
Sa fille Isabeau épouse Jean de Vienne, Chambellan de Charles VI, gouverneur du Nivernais, et petit fils de l’amiral de Vienne.
La Roche reste trois générations dans l’illustre famille de Vienne au XVème siècle. La Baronnie tenait plus de 80 seigneuries dans sa vassalité.
Le château aurait brulé en 1412 lors du conflit entre Armagnacs et Bourguignons, puis entre 1473 il fut le lieu de combats entre Charles le Téméraire et Louis XI.
Au XVème siècle, les bourgeois de la Roche obtinrent du seigneur la permission de se clore de mur (Abbé Baudiau). Une deuxième enceinte fut créer au niveau de l’actuel  « restaurant de la tour ».

Par alliance, le château appartient ensuite à Claude de Montmorency, conseiller de François Ier et lieutenant général de la Marine, puis son fils François de Montmorency.
En 1589, sa fille Marguerie de Montmorency épouse René de Rouxellé, gentilhomme de la chambre du Roi , seigneur de Saché et de Gizeux notamment en Touraine.

Louis XIV donnera le titre de comte à la fin du XVIIème siècle. Dans l’acte de vente au Maréchal de Villars, Henri de Rouxellé demanda que sa mère, Marie Elisabeth de Rouxellé, puisse garder la possibilité d’utiliser le titre de Comtesse de Larochemillay.

1719 : VENTE DE LA ROCHE AU MARECHAL DE VILLARS

 

En 1719, la famille de Rouxellé vend la Roche au Maréchal de Villars, Maréchal de France de Louis XIV.

Hommes de goût, doté d’une grande fortune, il avait acquis en 1704 le château de Vaux-le –Vicomte.
En 1720 , il aurait décidé de raser la vieille forteresse et de construire une nouvelle demeure sur la totalité de l’éperon rocheux et dont les contours furent alors régularisés par la création de terrasses en partie fondées sur la roche (Françoise Vignier, «château en terre bourguignonne).

Le nom de l’architecte du Maréchal de Villars est actuellement inconnu. Une légende parle de Vauban, mais les dates ne coïncident pas.

Le Maréchal de Louis XIV, n’a pas eu le temps de profiter tellement de La Roche pris par son château de Vaux le Vicomte et ses batailles !

Le château était encore en construction lorsque, le maréchal de Villars étant mort en 1734, il fut vendu pas sa veuve en 1736 à Jacques-Louis de La Ferté Meun.

1736 à aujourd’hui : DE L’ANCIEN REGIME A NOS JOURS

 

Jacques Louis de La Fert Meun, Seigneur de Solières,  aurait confié l’achèvement de la construction à Michel Ange Caristie, architecte de l’Abbaye de Corbigny et de la chapelle du collège d’Autun.

A la révolution, la Marquise de La Ferté Meun, qui est veuve et déclarée sans danger pour la révolution par  le tribunal révolutionnaire, peut rester dans sa demeure qui n’a donc pas été vendue comme bien national (archives du château de La Roche).

Au XIXème Siècle, la Famille La Ferté Meun fait aménager des jardins sur différentes terrasses  (lien vers page parc ) avec des bassins alimentés en eau par des siphons, l’eau provenant du Mont Touleur de l’autre côté de la vallée.

La Roche reste dans la famille La Ferté Meun avec des alliances dans la région (Louise Pitoy de Quincize ou Antoinette de Lévis).

La dernière descendante Antoinette Molé de La Fert Meun  le Duc  Jules de Noailles.

Leur fille Marie de Noailles (arrière grand mère du propriétaire actuel Louis de  La Ville-Baugé) épouse le Comte Henri de Montesquiou. Son fils le Comte Henri de Montesquiou et sa femme Natalie, née Csaky, sans descendance, transmettent la Roche à leur neveu, le Comte Louis de La Ville-Baugé, alors âgé seulement de 11 ans !

 

Depuis 1997, après le mariage de Louis et Marie de La Ville-Baugé, une nouvelle page de l’histoire s’ouvre avec une nouvelle génération qui s’est attelée à une quasi reconstruction de la Roche, particulièrement après l’incendie de 2008 qui détruisit le pavillon Villars.